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par fabrice seguin

Les Quatre Accords Toltèques du Leader

par | Relations à Soi, Relations au Monde, Relations aux Autres

Don Miguel Ruiz est un chamane mexicain contemporain. Dans son livre Les Quatre Accords Toltèques (sous-titré La voix de la liberté personnelle), il partage des enseignements qui sont troublants de simplicité et d’évidence. Pourtant, notre éducation occidentale nous a bien éloignés de leur vérité. Nous aurons donc besoin de déconstruire nos croyances pour les pratiquer simplement. Mais cela en vaut la peine, car ils nous apporteront clarté d’esprit, respect de soi, bienveillance envers les autres et transparence dans nos actes.

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L’angle de vue que je propose ici, est celui du leader et de ses relations professionnelles. Mais Ruiz ne fait aucune distinction de situation. Notez que cet article n’est en aucun cas un résumé du livre. Pour chaque accord, j’ai choisi des éléments qui m’ont parus particulièrement intéressants pour le leader.

Qu’est-ce qu’un « Accord» ?

« Nous n’avons pas choisi la plus infime des choses à laquelle nous avons donné notre accord. Nous n’avons même pas choisi notre nom. »

Pour Don Miguel Ruiz, un accord est un consentement conscient ou inconscient qui conduit à ce qu’il appelle « la domestication des humains». Une sorte d’uniformisation de ce qui est accepté comme vrai ou faux, juste ou non etc. Ces accords sont nombreux et affectent tous les domaines de notre vie. Or, ces accords nous masquent la vérité dans le sens qu’ils n’apportent qu’une vision partielle du monde, basée sur ce qui est généralement admis, «un miroir de fumée». Ainsi, pour élargir notre compréhension du monde, il nous appartient de remettre en question et de redéfinir nos accords. Cela induit une phase de déconstruction de nos croyances : elle nous libérera et nous permettra de choisir consciemment ce que nous voulons réellement incarner.

Tu remarqueras très vite que ces Quatre Accords sont liés : l’un implique et engendre un autre. Leur puissance tient dans leur profonde simplicité et cohérence. Attention, je ne dis pas qu’ils sont simples à pratiquer, surtout au début, car nous sommes vite rattrapés par nos vieux schémas ! Mais ils sont simples à comprendre. Leur pratique demande de l’entraînement et surtout que le travail de déconstruction soit actif. Comme nous allons le voir, Don Miguel Ruiz nous donne des clés pour les vivre le plus simplement possible.


Premier accord toltèque : « Que votre parole soit impeccable »

« Être impeccable, c’est ne rien faire contre soi-même. Lorsque vous êtes impeccable, vous assumez la responsabilité de vos actions, mais vous ne vous jugez pas, vous ne vous critiquez pas. »

Une notion importante est celle d’aligner nos paroles sur nos valeurs, nos principes, croyances et actions – et j’ajouterais nos émotions -. Nous retrouvons la notion d’intégrité mais appliquée de soi à soi. Il est en effet fondamental de se sentir en accord avec soi-même avant d’aller vers les autres.

En tant que leader, les mots que nous prononçons sont importants. Cela paraît évident, mais Ruiz va beaucoup plus loin en considérant que parler revient à lancer des sorts. Pour comprendre, il suffit de considérer l’énergie envoyée par les paroles : quand les mots sont agressifs, ils agressent l’interlocuteur. À l’inverse, quand les mots sont bienveillants, ils le rassurent.

Ainsi, les mots que nous prononçons ont un impact sur les autres et notre responsabilité est d’en avoir conscience.

Là aussi, puisque nos paroles sont des sorts, nous prendrons soin de ne pas nous nuire en nous jugeant ou en nous critiquant. Je pense que tu seras d’accord que la personne la plus dure avec toi-même, cela reste toi-même !

Nous verrons que le quatrième accord viendra nous y aider.

Remarquons qu’il y a un effet non négligeable à la «parole impeccable», c’est qu’elle nous immunise des paroles négatives des autres. En effet, puisque tu prends soin de poser des mots en accord avec tes valeurs et que tu ne cherches pas à blesser les autres, tu as la conscience tranquille quand bien même les autres t’agresseraient. Chacun a son histoire et tu n’es pas responsable des croyances des autres (l’accord suivant insiste sur cet aspect). Il s’agit donc de rester «impeccable» en ne succombant pas dans la critique, ni de soi, ni des autres.

Pour une parole impeccable, le leader devrait contrôler ses sautes d’humeur. En effet, il est très déstabilisant pour nos collaborateurs de se demander à chaque interaction si leur leader va être de bonne ou de mauvaise humeur. Nous devrions donc être d’humeur égale et, idéalement, agréables.


Deuxième accord toltèque: « Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle »

« Vous n’êtes jamais responsable dès actions d’autrui ; seulement de vous-mêmes. Lorsque vous comprenez vraiment cela et que vous refusez de prendre quoi que ce soit personnellement, les commentaires et actions des gens ne peuvent pour ainsi dire plus vous blesser. »

Nous venons d’en parler avec l’application de la parole impeccable. Mais allons plus loin.

Lorsque nous nous sentons agressés par les paroles de nos collaborateurs, il faut remarquer que c’est parce que nous leur donnons notre accord : nous reconnaissons ses paroles comme vraies puisque nous acceptons qu’elles nous touchent (nous revenons à la notion fondamentale : quels sont les accords que tu choisis ?)

Don Miguel Ruiz explique que nous acceptons les critiques comme vraies pour exister. En effet, quand je donne mon accord à la critique, il y a une part de moi qui dis «OK, tu peux me critiquer parce que je le veux bien», comme pour garder le contrôle. C’est ambivalent mais cela n’en est pas moins juste. Ainsi, quand j’en fais une affaire personnelle, je me crois important. Au fond, nous préférons souffrir que de ne pas exister…

Un bon moyen pour mieux comprendre les autres – et c’est tout aussi valable pour soi – est d’observer les actes. « Les actes montrent la vérité ». Plus nous comprenons les autres, moins nous en faisons une affaire personnelle. Ou, d’un autre point de vue : plus je me comprends et moins je fais d’amalgames.

Pour le leader, «ne pas en faire une affaire personnelle» revient à prendre de la distance avec sa fonction. Un pas de recul, un peu de détachement, permet de discernement. Et quand cela n’est pas possible, que les événements, les remarques nous touchent, il nous reste la possibilité de l’exprimer authentiquement à nos collaborateurs. En effet, le garder pour soi serait de toute façon perçu et créerait un malaise qui envenimerait la situation. Au contraire, en étant sincères, nous créons un climat de confiance.


Troisième accord toltèque : « Ne faites pas de supposition»

« Nous avons tendance à faire des suppositions à propos de tout. Le problème est que nous croyons ensuite qu’elles sont la vérité. Nous serions prêts à jurer qu’elles sont vraies. Nous faisons des suppositions sur ce que les autres font ou pensent, fort de quoi nous en faisons une affaire personnelle, puis nous leur en voulons et nous leur communiquons du poison émotionnel par nos propos. Voilà pourquoi chaque fois qu’on fait des suppositions, qu’on prête des intentions à autrui, on crée des problèmes. »

En écoutant les gens, la télé ou la radio, vous vous rendez compte que tous expriment en permanence des suppositions. Et tous les expriment comme si elles étaient vraies ! Écoutez et vous verrez c’est édifiant !

Généralement, quand nous supposons quelque chose, nous cherchons simplement à valider ce que nous croyons déjà. Nos suppositions sont toujours orientées dans le sens de nos croyances. C’est naturel, nous cherchons la sécurité – psychique et émotionnelle -. Seulement, le plus souvent, nos suppositions n’ont rien à voir avec la vérité. C’est pourquoi, il s’agit simplement de les bannir.

Pour les reconnaître, tu peux observer ton vocabulaire, car nous les formulons souvent de la même manière. Il s’agit de prendre conscience de tes tournures de phrases préférées pour les éviter. Elles sont du type : «Il semble que», «Je me demande si Untel…», «Je crois…», «Il paraît…», «Je présume…», «J’imagine…», etc. Et les petits mots du type «probablement», «sans doute», «apparemment», «à l’évidence», etc. Côté média, c’est le conditionnel à toutes les sauces. Évidemment, il est plus facile de les voir chez les autres. Mais en nous observant, nous pourrons remarquer nos expressions clés.

Pour remédier aux suppositions, Don Miguel Ruiz nous invite à questionner. Questionner, c’est simplement poser des questions pour éclairer notre compréhension. Cela demande du courage, car nous avons parfois cette croyance que nous devrions savoir ou avoir compris. Les relations humaines sont complexes et questionner pour mieux cerner l’autre est un choix de bon sens. Note également, que les gens en général apprécient d’avoir l’occasion d’exprimer ce qui est important pour eux. Cela implique de notre côté, de les écouter sans jugement et de rester enseignable (voir mon article L’authenticité, l’arme absolue des leaders).

Pour nous leader, dans le cadre de nos relations, il y a une différence entre supposer et faire des hypothèses. Nous devons rester pro-actifs et, pour cela, envisager les scénarios possibles. Mais ces scénarios ne restent que des possibilités et c’est en questionnant nos collaborateurs que nous serons éclairés.


Quatrième accord toltèque : «Faites toujours de votre mieux»

« Quelles que soient les circonstances, faites toujours de votre mieux, ni plus, ni moins. Mais rappelez-vous que votre mieux ne sera jamais pareil même d’une fois à l’autre. Tout est vivant, tout change constamment, par conséquent votre mieux sera parfois à un haut niveau et d’autres fois à un moins bon niveau. »

Ce dernier accord implique de se respecter, et n’a rien à voir avec le «sois parfait» fréquemment inculqué. En effet, en nous acceptant tel que nous sommes, nous prenons en compte notre niveau d’énergie, ce qui nous évite les excès dans un sens ou dans l’autre. Parfois, nous n’avons pas les moyens d’être au top. Notre mieux de ces moments-là ne doit pas nous vider de notre énergie. Il s’agit d’accepter qu’il nous faudra «davantage de temps pour atteindre notre but. Mais si vous faites moins que votre mieux, vous vous exposez aux frustrations, au jugement personnel, à la culpabilité et aux regrets.»

Don Miguel Ruiz rappelle ici que nous agissons généralement dans l’attente d’une récompense, c’est ainsi que nous sommes «programmés». Pour éviter ce biais, il nous recommande de vivre notre mieux dans l’instant et non dans une espérance quelconque.

Il y a là, il me semble, un enseignement profond.

Dans nos relations, en tant que leader, il vaut mieux un «je ne sais pas, je vais y réfléchir», que d’essayer de faire croire que nous maîtrisons tout. Cela finirait par se voir et, non seulement nous perdrions en crédibilité, mais pire encore, nous ruinerions notre propre confiance en nous. Une fois de plus, jouer la carte de l’authenticité va, au moins, nous rendre humain, au mieux nous permettre d’obtenir du soutient (voir le paragraphe Faiblesse vs. Vulnérabilité de l’article précité).


En résumé

Une parole impeccable, c’est-à-dire en accord avec nos valeurs, ne pas en faire une affaire personnelle et délaisser l’égo, bannir les suppositions en questionnant afin de rechercher la vérité et faire toujours de son mieux en se respectant, tous ces principes simples nous permettent de vivre en harmonie avec nous-même et avec les autres. Don Miguel Ruiz appelle ce chemin «La voix de la liberté personnelle».

Observe que cette philosophie de vie ne nous demande pas d’être empathique (voir mon article Pourquoi l’empathie en entreprise est une fausse bonne idée), de nous forcer à jouer des rôles qui nous éloignent de nous-même, mais, au contraire, nous invite à une connaissance de soi plus juste qui nous ouvre à une meilleure compréhension des autres et du monde.

Bien sûr, l’application de ces accords demande à remodeler notre façon d’observer les choses (nous, les autres et le monde). C’est un investissement dans la déconstruction de nos croyances et cela demande notre attention. Mais les bénéfices sont incommensurables car bientôt, notre énergie est utilisée pour simplement « être » et non plus pour paraître. Les choses deviennent alors simples : plus de masque, plus de personnage, nous nous exprimons avec authenticité.

Comme précisé en introduction, cet article ne couvre qu’une infime partie des enseignements de Don Miguel Ruiz. Je t’invite à lire le livre véritable chemin initiatique.


Quelques liens


 

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