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par fabrice seguin

Pourquoi l’empathie en entreprise est une fausse bonne idée

par | Relations aux Autres

Si tu t’intéresses au bien-être en entreprise, tu as certainement déjà entendu qu’il est de bon ton de faire preuve d’empathie. Malheureusement, ce n’est pas si simple, et pour tout dire, cette approche est une fausse bonne idée, et même une impasse ! L’empathie ne résout absolument rien du tout, et pour cause, elle ne le peut tout simplement pas. C’est ce que je vais te montrer ici.

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L’empathie n’est pas un choix

Définition de l’empathie au quotidien

Pour bien comprendre, il faut d’abord s’entendre sur le vocabulaire. Tu as évidemment un dictionnaire – numérique – à porté de doigt, mais je vais te partager une définition toute concrête, disons plutôt vécue.

Lorsque nous sommes empathiques, nous ressentons les émotions des autres. Cela nous impacte en dehors de notre contrôle. C’est comme une sorte d’emprise que les autres ont sur nous. Nous ne pouvons pas y échapper. Nous pouvons mesurer que notre ressenti est une réaction aux émotions de l’autre, mais nous ne pouvons nous y soustraire. À cela s’ajoute un manque de clarté sur les émotions qui nous traversent.

C’est très inconfortable au quotidien, car dès que nous sommes en contact avec les autres, nous sommes susceptibles d’être malmenés – par un élan de colère de l’un ou de l’autre par exemple, ou nous sommes certains de pleurer devant le dernier drame du cinéma -. De fait, cela peut nous rendre un peu méfiant vis-à-vis des autres et nous sommes tentés d’éviter certaines situations. En tout cas nous ne sommes pas fans de nous exposer dans des milieux inconnus.

Cette description est commune, mais il existe de nombreux degrés d’empathie cela va de soi. Certains sont plus sensibles que d’autres.

Bien sûr, il est possible de ressentir les émotions des autres sans s’en trouver mal pour autant. Cela s’appelle la compassion – là aussi elle est souvent mal comprise, car non vécue -, j’en parlerai une prochaine fois.

Les + de l’empathie

Si tu es empathique, reconnais cela : tu es connecté aux autres et au monde en général. Cela te rend vivant ! Et c’est vraiment très chouette de vivre cette communion !

Les empathiques préfèrent dire qu’ils sont hypersensibles et ils ont raison c’est bien plus explicite.

Les – de l’empathie

Celui qui vit dans l’empathie est sans cesse impacté par ce qui ce passe autour de lui. Comme je viens de le dire cela dépend des personnes évidement. Mais il faut comprendre qu’il n’a pas le choix, pas d’alternative : si son gredin de collègue est en colère, cela le met mal à l’aise…

Alors, l’empathie en entreprise, ça te tente ?

Être submergé à tout-va, sans contrôle de tes émotions, craignant le regard d’autrui (car oui, cela met très mal à l’aise de perdre ses moyens devant les autres ! ) est-ce que cela te tente ?

Ainsi, comme tu le vois, l’idée très poétique de travailler notre capacité à se mettre à la place des autres est juste une farce.

Si tu es empathique, explique à tes collègues la difficulté que cela représente dans ces situations où « l’on doit être à la hauteur » et que tout le monde est stressé…

Non, sérieux, cela n’est pas un atout d’être empathique en entreprise !

Mais il y a pire.


L’empathie en entreprise aggrave les relations

Parce que faire semblant ne peut pas être une bonne solution !

Un bon conseil contre-productif

Bon, imaginons cette situation : ton collègue est tendu (exécrable en fait) à cause de la prochaine présentation qu’il doit faire aux Japonais. Il t’irrite au plus haut point, du coup, tout naturellement, tu l’évites. C’est là que tu croises ton patron. La veille au soir, il a lu un formidable article dans Psy’Mag for The Boss et te demande de faire preuve d’empathie. Cela permettrait à tout le monde « de se détendre », t’explique-t-il.

Si tu es empathique, tu as juste… pas envie.

Si l’empathie c’est juste une posture de management pour toi, tu veux bien essayer de calmer le jeu – sans grande conviction -, et tu peux lui dire quelque chose comme : « T’es bien tendu Guillaume, t’inquiète pas les Chinois tu les as dans la poche ! ».

« – Les Japonais !  » hurle-t-il.

« – Oui, bon, c’est pareil. »

Évidemment tu ne sais en fait pas trop comme t’y prendre. C’est OK. Il n’y a pas de reproche à se faire. Mais du coup, si je ne sais pas être empathique, quelles solutions me reste-t-il ?

Singer n’est pas jouer

Singer, c’est le procédé souvent choisi pour tenter d’être empathique.

Et comme ton pote n’est pas dupe, il te capte intantanément et là, il te demande le plus sérieusement du monde : « Tu te moques de moi ? »

Bref, faire semblant peut être perçu comme humiliant, infantilisant et vexant.

En plus, aux yeux de ton collègue, tu passes pour un manipulateur, ce qui dégradera possiblement et durablement vos relations.

Parfait pour entretenir des relations superficielles en entreprise

Enfin, la généralisation de ce type de pratique dans l’entreprise crée des relations superficielles et, inévitablement, cela rend votre projet commun superficiel. Tout le monde singe avec tout le monde et quand chacun met une bonne part de son énergie dans les singeries, c’est le projet commun qui en pâtit.


Un mode de relations plus sain

Ainsi, bien que l’empathie ne soit pas la solution, il te reste trois possibilités pour rester en lien avec ton collègue tendu.

  • La plus facile est de rester informatif : tu n’évoques en aucun cas son mal-être, tu lui donnes les infos dont il a besoin, ou tu récupères les infos qu’il te faut, point barre. Pas de jugement, tu restes juste pro.

C’est socialement discutable, mais il ne s’agit pas ici de plaire, mais de rester juste. Il comprendra que ta posture est de rester un peu distant pour ne pas compliquer les choses. Et il te remerciera de ne pas le juger.

  • Une autre possibilité, toujours en restant un peu distant, est de glisser un conseil vite fait : « Écoute Guillaume, je vois bien que tu es super tendu en ce moment, peut être qu’après ta présentation tu pourrais aller voir Judith des RH. Mais bon, c’est toi qui vois. » Et tu te sauves avant qu’il ne s’énerve. Il est aussi possible qu’il te trouve sympathique (je n’ai pas dit empathique !) de te préoccuper de lui.

Tenter l’authenticité !

  • La dernière solution est de loin la plus efficace : l’authenticité. Elle peut être de la forme : « Je ne comprends pas tout et je ne suis pas très à l’aise avec ça. J’aimerais que nos relations s’apaisent. »

Par exemple :

« J’ai du mal à comprendre ce que tu vis, je ne sais pas comment je peux t’aider, ni même si tu as besoin d’aide, mais voilà ce que cette situation me fait : je me sens frustré, j’aimerais que les choses soient plus simples.

Comme tu le vois, il ne s’agit pas d’essayer de comprendre l’autre – tel l’empathique – mais d’exprimer ce que nous nous ressentons. Ainsi, l’autre ne se sent pas en danger par ce qu’on lui partage.

Et cette posture est possible pour tout le monde (même si j’entends souvent au premier abord : « moi je ne ressens rien. » Bien sûr que tu as des ressentis. Même les pierres sont sensibles : si on les jette, elles se fendent !


À toi de jouer !

Comme tu le vois, l’empathie en entreprise n’est pas un jeu : c’est souvent difficile à vivre pour ceux qui la vivent, et elle ne peut pas être singée par les autres.

À l’inverse, tu peux toujours choisir l’authenticité. J’ai expérimenté qu’elle résout les conflits de manière simple et sans léser personne. Elle est comme une vibration de vérité à laquelle chacun est sensible. Elle crée un espace sans jugement et apaise tout le monde. L’authenticité ne nécessite aucun cadre, juste un peu d’entraînement et de courage.

Ose ! Et tu verras que tu peux impacter ton monde avec bienveillance 😉


Si tu es empathique, n’hésite pas à nous partager dans les commentaires ce qu’est l’empathie pour toi.


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