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par fabrice seguin

Le Flow du Leader

par | Relations à Soi

Cet article décrit comment je vis le flow. J’apporterai des nuances sur ce que nous pouvons lire habituellement sur ce sujet. Je te partage ici mon expérience et je t’invite à te faire la tienne.

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Qu’est-ce que le flow ?

Le flow, parfois appelé la zone, est un état de profonde communion entre l’intérieur – nous-même – et l’extérieur – notre activité -. Dans cet espace, nos perceptions sont d’une extrême clarté, tout s’enchaîne dans une simplicité et une évidence absolue, tout est fluide, sans attente, sans besoin. Le temps n’y existe plus, pas de passé, pas de futur, seul l’instant présent est vécu. C’est l’instant de grâce dans l’ici et maintenant.

Mihály Csíkszentmihályi, psychologue hongrois, décrit six aspects du flow. Je reconnais qu’il est difficile de décrire cet état et qu’il s’agit d’une approche (comme souvent en psychologie). Je vais donc ici te décrire ma propre expérience pour y apporter plus de précisions.

Les six aspects entourant une expérience de flow d’après Jeanne Nakamura et Mihály Csíkszentmihályi (voir Wikipédia) :

  • 1. concentration intense focalisée sur le moment présent ;
  • 2. disparition de la distance entre le sujet et l’objet ;

Ces deux premiers points font tout à fait écho à mon expérience.

  • 3. perte du sentiment de conscience de soi ;
  • 4. sensation de contrôle et de puissance sur l’activité ou la situation ;

Il ne s’agit pas de cela. En fait, dans l’état de flow nous faisons « Un » avec notre tâche. Il n’y a aucune distinction entre nous et nos actions. Il n’y a pas de perte à proprement parlé, car, au contraire, nous nous sentons profondément vivant. C’est une expansion et non une diminution. L’idée de contrôle est hors de propos : elle sous-entend la recherche de quelque chose, mais il n’y a pas d’attente, que des évidences.

  • 5. distorsion de la perception du temps ;

Pour le 5ième, il n’y a pas de « distorsion de la perception du temps », car comme je viens de l’écrire, le temps n’existe même pas, seul le présent est vécu. Factuellement, après l’expérience, nous dirons des choses comme « je n’ai pas vu le temps passé ». En ce sens, je comprends l’interprétation. Mais dans l’expérience, le temps n’existe pas.

  • 6. l’activité est en soi source de satisfaction (ou autotélique).

Pour le dernier point, je préfère parler de communion entre soi et notre tâche. Il n’y a pas la recherche de satisfaction. Mais comme pour les autres points, nous pouvons mesurer après coup une profonde satisfaction dans l’accomplissement de la tâche.

Ainsi, l’état de flow est une expérience très intime, fluide, paisible (ce qui ne veut pas dire molle), dans laquelle l’égo est en veille; notre énergie est entièrement dédiée à notre tâche, sans aucune préoccupation autre que la réalisation de la tâche. Pour le vivre, il est nécessaire d’être clair dans nos intentions et parfaitement confiant dans la possibilité de réalisation. Ce qui est particulièrement frappant après coup, c’est le sentiment d’unité vécu pendant l’expérience.

Une autre façon de décrire le flow est de parler d’intuition. Le leader intuitif est celui qui saurait écouter son intuition, c’est à dire, qu’il aurait accès à des connaissances, des informations, dans l’instant, sans recherche. « Suivre son intuition » présuppose qu’il n’y a pas de démarche mentale consciente. Mais là encore, « suivre » est ce que l’on peut décrire après coup. Car durant l’expérience les informations apparaissent comme des évidences.

Peut-être que la comparaison flow/intuition te gêne ? Autant l’idée de vivre le flow nous attire, autant celle d’être intuitif nous met en danger. Le leader intuitif serait-il imprévisible ? Ce qui est clair, c’est que la recherche de statu quo ne nous mènera jamais ni au flow, ni à l’intuition. Cela demande une ouverture d’esprit, une confiance en soi et un droit à l’erreur pour s’autoriser ces expériences. Et c’est en allant au bout des expériences – en jouant le jeu – que nous pourrons finalement valider la justesse de ces approches. Il n’y a pas de leader sans prise de risque !


Le Team Flow

En équipe, il est tout à fait possible de vivre cette communion : elle se vit comme une synergie parfaite. L’individu n’y a pas d’importance en soi, toute l’équipe est absorbée par la réalisation de la tâche, ne faisant qu’ « Un » avec elle.

Ce sont des moments de vives interactions créatives. Les idées fusent, se nourrissent les unes des autres. Chaque élément participant à la réalisation de la tâche émerge instant après instant, s’emboîtant parfaitement dans l’ensemble. Dans le vécu, il n’y a pas à proprement parler de distinction avec le flow individuel.

En équipe, une condition est indispensable pour permettre à l’état de flow d’émerger : la sécurité. Chacun doit se sentir en sécurité avec les autres. Sécurité physique, cela va de soi. Sécurité mentale : je peux exprimer des idées nouvelles. Sécurité émotionnelle : le cadre est bienveillant.

Paradoxalement, parfois un état d’urgence peut stimuler l’émergence du flow. C’est simplement que l’équipe a conscience de l’importance de la tâche et chacun est prêt pour s’y engager (c’est la même chose seul). Attention toutefois, car l’urgence peut aussi tétaniser certaines personnes.

Il y a un aspect magique dans le processus de mise en place du team flow. Au départ, le flow n’est pas là. Puis quelqu’un lance une idée « de génie », une idée qui ouvre un espace non envisagé jusqu’à présent. Chacun se sent alors comme « galvanisé ». C’est comme si tout le monde commençait à s’aligner sur une certaine fréquence. Et bientôt, sans que personne n’ait vu venir, tout le monde est sur la même longueur d’onde.

Il est idéal que tout le monde soit disponible. Si une personne de l’équipe ne s’investit pas, l’expérience est bien plus difficile – cela dépend du charisme de la personne désengagée et donc de sa propre influence sur l’équipe -.

Je ne parlerai pas ici du flow de groupe, qui est un flow individuel dans un environnement social. Par exemple, l’écrivain qui s’installe dans un café pour écrire.


Quelques exemples

Il n’y a pas d’activité type pour vivre ce flow, puisque c’est un état de présence.

Je suis certain que tu as déjà vécu cet état seul ou avec ton équipe au travail.

Le sport aussi est un bon exemple lorsque notre implication est totale. Tiger Woods – le célèbre golfeur, ce génie ! – explique le flow ainsi : « c’est quand le réel et le sentiment s’intersectent, qu’ils sont la même chose, que les choses commencent à devenir magiques. […] C’est dans ces moments que je joue mon meilleur golf. »

Dans les arts, le musicien ne fait qu’un avec son instrument et l’œuvre. Si, en plus, il ne fait qu’un avec son public, le triomphe est assuré ! C’est un domaine où la préparation est une composante importante du résultat final.

Mais parfois la maîtrise absolue n’est pas requise. Pour te montrer cela, je peux te partager une expérience personnelle, souvent renouvelée, dans un tout autre domaine : le bricolage. En état de flow, tous les outils dont j’ai besoin sont à portée de mains. Le morceau de bois dont j’ai besoin – bonne épaisseur, bonnes dimensions – est juste . Le tournevis dont j’ai besoin est le premier qui me tombe dans la main. Les vis dont j’ai besoin sont dans la boîte, juste derrière. Tout s’assemble sans effort. Le résultat est au-delà des attentes. C’est une expérience surréaliste !

Les détracteurs diront que dans un atelier bien organisé, cela est facile. Je suis d’accord, mais comme je l’ai dit plus haut, cela n’a rien à voir avec le contrôle des choses. Il y a, au contraire, un lâcher-prise total sur le comment de la réalisation. Je ne sais pas exactement comment je vais réaliser ma tâche avant de la commencer, même si, bien sûr, j’y ai réfléchis. Mais je n’en connais pas les détails.

En fait, ce qui me permet de passer à l’action, ce n’est pas de savoir si j’ai suffisamment réfléchis ou si j’ai tout le matériel nécessaire. C’est l’intime conviction que tout va bien se passer. Quand je sens ce moment, j’y vais. Et, dans ce cas seulement, tout se passe à merveille.

À l’inverse, chaque fois que je force le passage à l’action, les choses sont compliquées. Le plaisir n’y ai pas, ni le résultat. Il y a, pour moi, une corrélation évidente entre l’état d’esprit, le processus et le résultat. C’est le point d’intersection de Tiger Woods : les sensations et le réel, dans l’instant unique du présent.


En conclusion

Le flow est finalement courant. Ce qui l’est peut être moins est de le vivre sur une durée de plusieurs dizaines de minutes. Pour cela, tu peux évidemment créer un cadre qui limite les distractions intempestives. Le flow ne se commande pas. Le chercher est contre-productif. Il suffit de s’atteler à la tâche, en confiance qu’elle trouvera résolution.

Cadre sécurisé + Intention claire + Confiance totale => État de Flow

Ces conditions nécessaires ne sont pas nécessairement suffisantes. En effet, quelques compétences dans la réalisation de l’intention sont souvent bien venues. Mais ces compétences renforcent surtout notre confiance qui, elle, est absolument indispensable.

Le flow est une expérience d’unité profonde. Il y a un aspect spirituel dans le flow dans le sens où il nous transcende en tant qu’individu. Nous sommes comme inspiré par quelque chose de plus grand que nous. Les mystiques l’ont nommé « état de grâce ». Quoi qu’il en soit, la paix et la joie en sont indissociables et ces moments sont un pur bonheur !


Quelques liens


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