Leader Humain

Développez votre Intelligence émotionnelle

« Tu es le leader de ton monde »

par fabrice seguin

Je suis empathe, et vous ?

par | Relations à Soi

Je suis empathe. Je le sais car avant j’étais empathique ! Mais ça, c’était avant de devenir insensible…

La petite histoire

Lorsque j’étais enfant tout m’impactait profondément. Si quelqu’un pleurait, je pleurais. Si quelqu’un riait, je riais. Mais en grandissant, cette empathie m’est devenue insupportable ! Dans les situations les plus banales de la vie, mon corps se mettait à trembler, vivant violemment un simple mal-être. M’exprimer devenait très difficile tant la souffrance était prégnante. J’avais le sentiment d’être à la merci des autres et des situations. Je détestais par-dessus tout mon corps, car je n’avais aucun moyen de contrôler ses tremblements. Heureusement, dans la sphère familiale, je pouvais le vivre avec plus de douceur.

Edvard Munch - La mélancolie

Mais un jour tout changea ! J’étais en 6ième quand je rencontrai « un sanglier ». Il s’appelait Franck et nous devînmes amis. Je voyais ce mec qui avançait dans la vie comme une bête ! Rien ne semblait l’impacter… Je compris alors que l’extrême inverse existait aussi, et ma foi, cela semblait être une bien meilleure posture. Ainsi, du jour au lendemain, sans que je sache comment, j’étais devenu insensible : les humiliants tremblements étaient terminés ! Je vivais un détachement nouveau, comme si j’avais fermé quelques portes…

Aujourd’hui je suis empathe

Qu’est-ce qu’un empathe ? Pour le comprendre voyons ce qu’est un empathique : l’empathique est celui qui ressent les émotions des autres (pas uniquement la souffrance). Avant 10 ans, j’étais donc empathique, incapable de faire le tri entre mes propres émotions et celles des autres…, ou en tout cas incapable de ne pas me laisser submergé. Aujourd’hui, je perçois clairement les émotions des autres, je sais parfaitement qu’elles ne m’appartiennent pas, et je suis en paix !

Alors comment passe-t-on de l’un à l’autre ?

Prenons un exemple. Françoise se met facilement en colère et sa colère me dérange (je ne suis plus empathique, mais pas insensible donc). La seule question qui vaille pour moi aujourd’hui à se moment là est : « En quoi la colère de Françoise me met mal à l’aise ? », ou encore « Qu’est-ce que ça me fait de voir Françoise comme ça ? », ou encore « Comment je me sens dans cette situation ? ». En faisant ce travail d’introspection, je finis toujours par trouver la blessure cachée derrière ce mal-être. Car il y en a une ! Et cette blessure ne peut être guérie tant qu’elle n’a pas été vue. Dans cet exemple cela pourrait être : « Lorsque Françoise se met en colère, je me sens triste comme quand je voyais ma mère se mettre en colère » . Ainsi, je prends conscience de la blessure (tristesse), aujourd’hui j’ai 40 piges et je comprends que l’enfant que j’étais se sentait triste, mais j’ai grandi, je peux « lâcher-prise » sur cette histoire. Lorsque Françoise se mettra en colère la prochaine fois, je ne me sentirai plus mal (triste). C’est ce que l’expérience montre.

Libérer les émotions

Cet exemple est simple mais juste dans son schéma. Il ne résout pas toutes les problématiques, mais bien 80 %. J’invite les sceptiques à faire cette expérience d’introspection sur un sujet qui leur tient à cœur. (Et si vous trouvez cela carrément pathétique, je vous invite à aller voir pourquoi ! ) Vous me redirez.

Ainsi, en apprenant à libérer les émotions qui sont en nous, petit à petit, nous ne sommes plus en ré-action à notre environnement. Notre relation aux autres s’améliore et, cerise sur le gâteau, il devient aisé de percevoir le mal-être des autres, non pas pour le ressentir comme une souffrance, mais juste en compréhension. En effet, une fois que j’ai fait le tour d’un grand nombre de mes blessures, je peux facilement les reconnaître chez les autres. Comprenez que nous avons tous les mêmes, même si nous les avons vécues dans des expériences totalement différentes. On parle d’intelligence émotionnelle, mais je précise, contrairement aux idées reçues, qu’il ne s’agit pas de maîtriser ses propres émotions (ce qui ne permettrait pas de les libérer) mais au contraire de les (re)vivre, pour les lâcher. Mais les revivre à 40 ans est différent que de les vivre à 10. C’est pourquoi c’est plus facile, même si souvent ça remue ! Bien sûr c’est un chemin.

Finalement, la vie continue, différemment

Bref, l’empathe, au clair avec ses émotions, perçoit avec clarté les blessures voilées par le mal-être de son frère-humain. Il est alors en capacité de trouver les mots qui apaisent et de soutenir la prise de conscience émotionnelle et mentale. Et surtout, il ne juge pas.

Et vous, que faites-vous de vos émotions ?

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